De nos jours, l’électricité est transmise en permanence par les lignes à haute tension depuis des centrales, et alimente tous les appareils de notre quotidien. Il aurait pourtant été difficile d’imaginer au XIXe siècle que des générateurs d’électricité puissent être industrialisés à cette échelle : on ne possède alors que des piles électriques, utilisées pour la télégraphie simple ou la galvanoplastie. C’est à cette époque qu’intervient Gramme, un électricien belge.
Zénobe Théophile Gramme voit le jour à Jehay-Bodegnée en Belgique. Étudiant peu intéressé, il est essentiellement autodidacte et devient ouvrier électricien. Il n’a pas vraiment de notions solides en orthographe ou en mathématiques, mais possède une intuition prodigieuse en électrotechnique.
C’est en 1869 qu’il conçoit une machine nouvelle : utilisant le principe de l’induction découvert par Faraday, elle est capable de convertir l’énergie mécanique en énergie électrique. Il la baptise « collecteur d’électricité », mais c’est bien le concept de machine dynamoélectrique —« dynamo » — inventé originellement par le suédois Ányos Jedlik dont il vient d’améliorer l’efficacité. Lors d’une démonstration de l’invention en 1873, Gramme découvre la réversibilité du phénomène : sa machine peut également être mise en mouvement si elle est reliée à un courant. C’est le principe du moteur électrique. Sa machine, qu’il améliore encore en 1876, servira également d’alimentation pour les phares et les ateliers de galvanoplastie.
Machine Gramme pour la galvanoplastie – Les merveilles de la science, Louis Figuier
Dynamo électrique de Gramme – Les merveilles de la science, Louis Figuier
Ce que Gramme a inventé, c’est la première machine à courant continu industrielle : l’électricité passe ainsi dans le monde de la grande industrie. Les dynamos sont encore utilisées aujourd’hui pour produire des courants faibles, par exemple pour des lampes de poche ou des radios à manivelle. On peut trouver Gramme sur la Fée Électricité, en train de régler sa dynamo sous les yeux de son confrère Pacinotti ; il revêt son habit de travailleur, qui le démarque de son entourage sur la fresque.
