Stephen Gray, expérimentateur de la conductivité (1666 – 1736)

Le paratonnerre

Un siècle après la découverte de Gilbert sur les matériaux « électrisables » et « non-électrisables », ce sont deux scientifiques anglais, Stephen Gray et Granville Wheeler, qui énonceront pour la première fois les caractères isolants et conducteurs de divers matériaux.

Né en fin d’année 1666, Stephen Gray reçoit une éducation scolaire sommaire, avant de devenir teinturier. Mais, passionné de sciences, il s’intéresse aux séances de la Royal Society.

Gray attire déjà l’attention sur lui avec la conception d’une lentille pour télescope. Il travaille ensuite sur la lumière émise par les corps électrisés, et leurs propriétés d’attraction et répulsion. C’est en 1729, lorsqu’il bouche ses tubes de verre avec du liège, qu’il réalise que le matériau s’électrise sans frottement… Il fait alors des expériences avec son ami Wheeler, et découvre que certains corps sont conducteurs — les métaux, l’eau courante, le corps humain — et d’autres isolants — le verre, la résine, l’huile ; une nouvelle méthode pour transmettre ce qu’ils appelaient le « fluide électrique ». Sur son toit, Gray emboîte des roseaux pour transmettre l’électricité d’un tube de verre jusqu’à une boule d’ivoire ; il fera ensuite un montage de 250 mètres avec une corde de chanvre, qu’il isole de son support terrestre avec de la soie. C’était les débuts du transport de charge électrique à distance !

Expérience des tubes, Gray et Wheeler

Expérience des tubes, Gray et Wheeler – Les merveilles de la science, Louis Figuier

Aujourd’hui, nous utilisons partout ces propriétés : le cuivre conduit l’électricité dans les câbles et les cartes électroniques, l’aluminium dans les lignes à haute tension. Les isolants servent à protéger les conducteurs, comme les polymères qui protègent les câbles de nos alimentations de micro-ondes ou de nos chargeurs de téléphone. Les matériaux semi-conducteurs sont aussi utilisés partout en électronique. Gray se trouve sur la Fée Électricité juste à droite des deux scientifiques Le Monnier et Aepinus. Il se tient sur une canne, seul et en pleine réflexion.

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