Pierre du Buat, grand expérimentateur hydraulicien (1734 – 1809)

L’énergie hydraulique

Sur la Fée Électricité se trouvent plusieurs grands noms de l’hydraulique ; si Dufy a choisi de les y représenter, c’est peut-être à cause des analogies entre hydraulique et électricité, qui avaient déjà été constatées à l’époque. Ou peut-être est-ce pour le lien formé entre les deux sciences avec l’avancée des turbines, barrages, et centrales hydroélectriques… Dans l’histoire de l’hydraulique, du Buat est une vraie référence au XVIIIe siècle.

L’ingénieur français Pierre Louis George du Buat naît le 23 avril 1734 dans l’ancienne commune normande de Tortisambert. Il étudie à l’école royale du génie de Mézières, et obtient son diplôme en 1750. Il est ingénieur militaire de 1761 à 1791.

Excellent expérimentateur, du Buat travaille sur les mouvements de l’eau : il décrit ses observations dans ses Principes d’hydraulique et de pyrodynamique entre 1779 et 1816. Dans ses Traités, du Buat détaille les écoulements d’un tuyau et d’une rivière : analysant minutieusement tous les paramètres expérimentaux, il est capable de trouver une formule donnant avec une précision relative la vitesse de l’eau dans un écoulement. Une formule obtenue par pures déductions expérimentales rigoureuses et non pas démontrée mathématiquement : c’est un véritable tour de force pour l’époque.

Bien que les travaux de du Buat ne s’appuient pas sur de la théorie, ils seront utilisés des décennies après lui : exprimer la vitesse de l’eau permet en effet de calculer la valeur d’une pression à n’importe quel endroit d’une canalisation ou même de mesurer leurs pertes en efficacité, le tout avec une précision adéquate. Aujourd’hui, beaucoup d’ingénieurs hydrauliciens voient encore l’œuvre de du Buat comme une véritable « bible » de l’hydraulique ! On peut retrouver du Buat sur la Fée Électricité au premier plan sur la partie droite, vêtu de son uniforme et les mains jointes, juste à côté de De Borda, un autre ingénieur militaire. Son nom est inscrit sur l’ouvrage qu’il tient dans ses mains.

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