Le concert

A droite  des voiles de la déesse Iris, un pylône fait de croisillons métalliques n’est autre qu’une antenne, diffusant la retransmission d’un concert musical de l’orchestre que recevra chaque foyer français grâce à leur poste TSF.

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Le chœur de chanteuses et chanteurs dominent l’orchestre dont les cuivres et les bois sont disposés à droite avec les percussions  et une partie des instruments à cordes. A gauche, les cordes (contrebasse, violoncelle, violon et alto) entourent un piano. Devant deux solistes, une femme et un homme face au public sont en train de chanter leur partition tandis qu’au centre le chef d’orchestre, de dos la baguette à la main, entraîne les musiciens. En tout plus d’une trentaine de musiciens et une cinquantaine de chanteurs. 

Dufy  donne une coloration différente selon les instruments : rouge, rose, ocre, orange, jaune, violet, bleu. Il met en relief les visages et les mains des musiciens très rapidement dessinés de traits noirs. Quant au grand aplat bleu qui dominait depuis l’Olympe ponctué par des touches de couleurs, il tend à se dissiper grâce au faisceau de lumière jaune– blanche qui envahit l’orchestre.

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D’après les articles de l’époque, l’orchestre est en train d’interpréter le Messie d’Haendel. Issu d’une famille de musiciens, l’artiste a déjà peint des scènes d’orchestre  au Havre à la manière d’un Degas en 1902 ainsi que des membres de sa famille.  Mais à partir de la Fée, dans les années 1940 à Perpignan où il est en contact avec des musicien de renom, Dufy va s’attaquer à peindre orchestre de chambre, orchestre symphonique, fanfare dans un kiosque et en faire une série y ajoutant souvent une tonalité colorée : rouge, jaune, orange etc. Il a toujours aimé peindre les foules : fête, défilé, courses, cérémonie etc. Il peint aussi ses hommages à Bach, à Mozart et à Debussy, où il associe une couleur à la tonalité musicale du compositeur, dans une expérience synesthésique.

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