Eleuthère Mascart, ouvrier des normes électrologiques (1837 – 1908)

Au XIXe siècle, la France, focalisée sur les découvertes de Fresnel, est peu familière avec les travaux de Faraday et Lord Kelvin en Angleterre, Maxwell en Écosse ou encore Gauss en Allemagne. C’est Éleuthère Mascart, physicien français, qui va diffuser toutes ces nouvelles notions dans notre pays et répandre le savoir de l’électrologie.

Eleuthère Elie Nicolas Mascart est né le 20 février 1837 à Quarouble, près de Valenciennes. Il entre à l’École normale supérieure et en sort premier à l’agrégation de physique. Il fondera l’École supérieure d’électricité — ou « Supélec » — en 1894.

Mascart étudie d’abord l’optique : il analyse les rayons ultraviolets de la lumière du soleil. En utilisant de la pellicule photographique, il découvre plus de sept cents nouvelles raies de couleur et inaugure ainsi la spectroscopie photographique. Ses travaux sur l’électricité débutent dans les années 1870 : il écrit avec l’aide de son confrère Joubert le Traité d’Électricité et de Magnétisme (1882-1886), un ouvrage exhaustif sur les connaissances en électromagnétisme. Il construit également une théorie complète sur la machine dynamoélectrique de Zénobe Gramme. Mais sa plus grande contribution est celle qu’il apporte aux normes électrologiques en 1881, au Congrès des sociétés savantes à Paris. Mascart défend alors l’utilisation des unités électriques internationales modernes — comme le volt ou l’ampère. Elles sont moins intuitives que les unités de l’époque, mais Mascart prônera leur logique et leur compatibilité avec chaque science : un atout capital pour le progrès scientifique. Il convaincra alors ses confrères d’adopter ce système. 

Aujourd’hui, on emploie encore le système d’unités électriques défendu par Mascart : l’ampère pour l’intensité du courant, le volt pour la tension électrique, l’ohm pour la résistance, mais aussi le farad pour la capacité et le coulomb pour la charge électrique. Sur la Fée Électricité, Mascart se tient derrière Röntgen, sur la partie gauche de la fresque.

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