La lumière, intimement liée à l’électromagnétisme, fait débat depuis des siècles au sein de la communauté scientifique car elle présente à la fois les propriétés d’une onde et d’un faisceau de particules. La théorie ondulatoire prend son origine au XVIIe siècle avec le physicien néerlandais Huygens.

Christian, ou Christiaan Huygens dans sa langue natale, naît le 14 avril 1629 à La Haye (Pays-Bas). Il étudie le droit et les mathématiques à l’université de Leyde puis au College of Breda. Huygens est l’un des deux scientifiques de la Fée membre de la première Académie des sciences en 1666, avec Edme Mariotte. 

Il fait plusieurs observations extraordinaires en astronomie : à l’aide de son télescope amélioré, il découvre la nébuleuse d’Orion en 1656 et est le premier à comprendre que Saturne est entouré d’anneaux en 1659 — là où Galilée voyait des « oreilles ». En horlogerie, il donne l’idée d’utiliser le pendule en 1658, puis inventera plus tard le ressort spiral en 1675. Dans les années 1670, Huygens débute ses travaux en optique. Il constate que des rayons lumineux peuvent se croiser sans déviation ; il rejette donc la théorie corpusculaire et énonce que la lumière est une onde en 1678 : c’est le début de la théorie ondulatoire de la lumière. Il publie en 1690 le Traité de la Lumière exposant son principe de diffraction, qu’on appelle aujourd’hui principe de Huygens.

Sa théorie explique les interférences lumineuses, mais sera éclipsée par la théorie corpusculaire de Newton, qui suffit à l’époque à expliquer presque tous les phénomènes liés à la lumière. Ce n’est que plus tard que la théorie ondulatoire de la lumière fera son retour, réinventée par Fresnel, jusqu’à être utilisée et enseignée partout aujourd’hui. Ce modèle a notamment donné lieu à la spectroscopie, la photographie et même les hologrammes, alors inconcevables avec la théorie corpusculaire. Dufy a représenté Huygens sur la partie droite de sa fresque, juste devant du Fay et Bernoulli, les bras croisés.