Charles Steinmetz, théoricien de l’hystérésis (1865 – 1923)

Tout le monde se souvient d’Edison, le père de l’éclairage électrique moderne ; beaucoup moins de gens se souviennent de Charles Steinmetz, ingénieur américain, collaborateur d’Edison et grand contributeur aux sciences théoriques de l’électricité.

Karl August Rudolf Steinmetz — renommé plus tard Charles Proteus Steinmetz — voit le jour le 9 avril 1865, à Wrocław, Prusse — aujourd’hui en Pologne. Physiquement atteint du syndrome de nanisme, le jeune homme est doué en mathématiques, physique et littérature. Il étudie à l’université de Wrocław, puis intègre un club socialiste dont il rédige le journal polémique « The People’s Voice ». Face à la pression des autorités, Steinmetz devra fuir le pays et migrer aux États-Unis. 

Les premiers travaux remarquables de Steinmetz portent sur l’hystérésis, qui étudie les propriétés d’un système selon son historique. Il montre en 1892 comment calculer les pertes liées aux phénomènes magnétiques dans les alimentations électriques, sans même devoir construire l’appareil d’alimentation étudié ! Steinmetz étudie également les performances théoriques de systèmes alimentés par courant alternatif ; ses calculs donnent, encore une fois, les pertes dès la conception. Steinmetz étudiera également les pics de tension qui surviennent parfois dans les courants alternatifs. Collaborateur du célèbre Thomas Edison, Steinmetz fondera en 1900 le General Electric Research Lab, un laboratoire qui produira de nombreuses inventions autour de l’électricité.

Steinmetz aura beaucoup contribué aux inventions de General Electric, mais aussi aux théories mathématiques relatives à la physique de l’alimentation électrique. La théorie de l’hystérésis est toujours utilisée aujourd’hui en économie, en sociologie et même en écologie, pour mesurer les causes qui peuvent amener des grandes différences dans les résultats observés. Steinmetz se trouve sur la partie gauche de la Fée, entre Siemens et Deprez. Il a une main dans la poche, et un cigare dans l’autre.

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