Avant le XIXe siècle, la théorie corpusculaire de Newton est acquise pour tous : la lumière serait un faisceau de très petites particules. Or en 1803, le physicien anglais Thomas Young montre une expérience qui fait apparaître des interférences lumineuses, phénomène que la théorie corpusculaire ne peut expliquer. Les scientifiques sont perdus, et un physicien français va reconstruire toute une théorie pour expliquer le phénomène…

Augustin Jean Fresnel, né à Broglie, fait ses études à l’École centrale de Caen, puis à l’École polytechnique. Il commence en tant qu’ingénieur constructeur de routes, avant de se tourner vers la recherche scientifique.

Fresnel commence à s’intéresser à l’optique en 1814. Expérimentateur habile, il constate à son tour le phénomène d’interférences. Il fait alors l’hypothèse que la lumière est une onde — déjà proposée par Huygens plus d’un siècle auparavant — et construit mathématiquement une théorie ondulatoire de la lumière. Il refait l’explication de toute l’optique avec cette théorie, et présente son travail à l’Académie des sciences en 1815. La réception de ses travaux est controversée mais avec le soutien d’Ampère et d’Arago, Fresnel apporte une dernière preuve expérimentale et décisive de sa théorie en 1818, ce qui lui vaudra une place à l’Académie. Fresnel est également célèbre pour son amélioration des phares maritimes : avec son invention des lentilles à échelons — dites de Fresnel — il remplace le système d’éclairage précédent, encombrant et peu efficace.

Lentille à échelons – Les merveilles de la science, Louis Figuier

Aujourd’hui, la théorie ondulatoire a amené d’autres découvertes comme le laser, les hologrammes ou les panneaux solaires. De plus, les lentilles de Fresnel sont utilisées pour les phares côtiers mais aussi automobiles, les projecteurs de cinéma et dans certaines centrales solaires. On peut trouver Fresnel sur la Fée juste à côté de la partie centrale, derrière Biot et Savart, un ouvrage à la main.