La famille des Becquerel est une famille française à succès : si Henri Becquerel a notamment découvert le phénomène de radioactivité qu’il a étudié avec Pierre et Marie Curie, quelques décennies plus tôt c’est son grand-père, Antoine Becquerel, qui contribuait à l’histoire de l’électricité.

Antoine César Becquerel naît le 7 mars 1788 à Châtillon-Coligny et étudie, comme le fera son fils et petit-fils, à l’École polytechnique. 

En 1819, il théorise le phénomène de piézoélectricité — apparition d’une tension électrique dans un matériau déformé mécaniquement — prouvé des décennies plus tard par Pierre Curie. Une de ses plus grandes inventions est la pile impolarisable à courant continu, réalisée en 1829 : elle sépare — avec un intestin de bœuf — les deux solutions dans lesquelles baignent respectivement le cuivre et le zinc, ce qui a pour effet de réduire les impacts de l’oxydo-réduction — une réaction chimique au cours de laquelle se produit un transfert d’électrons entre deux composés, alors appelés oxydant et réducteur. Ainsi, cette première pile à deux liquides séparés sera plus durable que la pile de Volta ; elle servira de base à la pile de Daniell 17 ans plus tard. Becquerel découvrira aussi l’effet photoélectrique avec son fils Edmond, en observant la capacité de certains matériaux semi-conducteurs à créer un courant en captant de la lumière solaire. Il est également à l’origine d’une balance électromagnétique et d’un galvanomètre différentiel.

Aujourd’hui, le modèle de la pile électrique a évolué jusqu’à la pile alcaline omniprésente dans l’ensemble des appareils de notre quotidien. Sans Becquerel, ce modèle serait peut-être différent aujourd’hui. La piézoélectricité qu’il a étudiée est également utilisée dans les capteurs de pression ou les générateurs à ultrasons. On peut trouver Antoine Becquerel sur la Fée Électricité à gauche du rassemblement des dieux de la Grèce antique, debout derrière Planté et Helmholtz.