Parmi les savants présents sur la Fée Électricité, Auguste Rateau est un ingénieur français d’une époque presque contemporaine, sa disparition ne datant en effet que de 7 ans avant l’inauguration de la fresque de Dufy. Spécialiste des turbomachines, il fera grandement avancer les technologies de son époque.
Auguste Camille Edmond Rateau naît à Royan le 13 octobre 1863. Il fait ses études à l’école Polytechnique, avant d’entrer à l’école des Mines. Il enseignera ensuite à l’école des Mines de St-Étienne en qualité de professeur ; c’est là qu’il entamera ses premières recherches importantes.
Il commence par poser les bases d’une théorie sur les turbomachines, qu’il partagera plus tard dans ses Considérations sur les turbo-machines (1892) puis dans son Traité des turbo-machines (1897 – 1900). Sa théorie en place, Rateau construit son premier appareil : un ventilateur de mines en 1890. Si de tels dispositifs existaient déjà pour alimenter les mines en air frais, le système de Rateau s’avère rapidement le plus efficace du marché. Sa plus grande invention est la turbine à vapeur multicellulaire, qui limite les fuites de liquides et les pertes d’énergie par rapport au modèle de Parsons ; le dispositif est breveté en 1898 et 1901. Il sera utilisé dans de nombreuses mines et usines métallurgiques. Enfin, on évoquera la première application du turbocompresseur qu’il brevette en 1916, pendant la première guerre mondiale ; son modèle sera utilisé pour des avions militaires.
Son ingéniosité et sa rigueur théorique lui ont permis d’optimiser les systèmes de fonctionnement des turbomachines et des turbocompresseurs, aujourd’hui largement utilisés dans les domaines de l’automobile, de la production d’énergie, de la ventilation en général et même de la propulsion maritime et aérospatiale. On peut retrouver Rateau sur la partie gauche de la fresque de Dufy, devant J. W. Gibbs et Zénobe Gramme.